Flexibilités : un enjeu pour le système électrique

A l’issue de la COP28 de Dubaï, les Etats se sont accordés pour engager une “transition hors des énergies fossiles” et tripler les capacités renouvelables dans le monde. Dans ce contexte, la consommation en électricité va augmenter massivement, ainsi que le développement des énergies renouvelables, posant ainsi la question de la gestion de leur variabilité pour l’équilibre du réseau électrique. Si différents moyens interviennent, les flexibilités font partie des outils activables tant auprès des producteurs que des entreprises pour participer à la stabilité du système électrique.

Un outil pour répondre à l’évolution des contraintes du réseau électrique

A chaque instant en France, la puissance électrique injectée sur le réseau, qu’il s’agisse d’électricité importée ou produite en local, doit s’équilibrer avec la puissance électrique soutirée, que celle-ci soit consommée par les Français ou bien exportée. Pour éviter des coupures de courant généralisées, le réseau électrique doit se maintenir en permanence à 50 Hertz : c’est ce qu’on appelle l’équilibre offre-demande.

Si le dimensionnement du mix énergétique français, faisant appel à des moyens de production pilotables (production nucléaire ou thermique), a longtemps permis de couvrir les augmentations de consommation lors de périodes de tensions, le développement croissant des énergies renouvelables motivé par les objectifs de la PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie) vient challenger son fonctionnement global.

A cela, d’autres facteurs peuvent requestionner l’équilibre du réseau électrique : 

  • la thermo sensibilité du parc de production français : 1°C de moins en hiver équivaut à 2,4 GW de consommation en plus, 
  • l’électrification des usages comme par exemple l’usage de véhicules électriques ou encore la production d’hydrogène vert.

Les énergies renouvelables, qu’elles soient d’origine éolienne ou solaire, dépendent des conditions météorologiques et sont donc, par nature variables et non pilotables. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on les définit comme des énergies « intermittentes ». 

Pour favoriser le développement des énergies renouvelables, tout en participant à l’équilibre du réseau électrique, les flexibilités se révèlent être des solutions ingénieuses pour le réseau, notamment grâce à des outils tels que les centrales de production « dispatchables », les interconnexions, le stockage d’électricité ou encore les effacements de consommation par modulation de process ou autoproduction.

 

Où et comment sont organisées ces flexibilités ?

Ces flexibilités peuvent intervenir à plusieurs niveaux : les moyens de production ; les consommations.

La flexibilité de consommation électrique permettra à un client de valoriser sur les marchés de l’énergie sa capacité à effacer, moduler ou substituer sa consommation électrique. C’est ce qu’on appelle l’effacement : un client qui accepte l’offre d’effacement va ainsi décaler sa consommation pour la reporter à un moment où le réseau électrique sera moins sollicité. Il sera ensuite rémunéré pour le service rendu, la flexibilité ainsi obtenue étant valorisée sur les marchés de l’énergie.

Quant à la flexibilité de production, elle permettra à un producteur de baisser son volume de production ou au contraire l’augmenter. Cette flexibilité sera ensuite valorisée sur les marchés de l’électricité et permettra à un producteur de répondre à une nécessité du système électrique et/ou de rentabiliser ses parcs existants ou additionnels.

Les acteurs disposant d’actifs de stockage tels que des batteries stationnaires peuvent également valoriser la flexibilité de leurs batteries et ainsi optimiser leur rentabilité en les proposant sur l’ensemble des marchés et mécanismes auxquels elles sont éligibles. 

 

C’est avec la mobilisation de tous les acteurs du système électrique, qu’il s’agisse de clients consommateurs particuliers ou de professionnels, grâce à des outils et des offres de flexibilité adaptés à leurs intérêts et celui du système électrique, que le réseau français parvient aujourd’hui à s’équilibrer et à faire face à l’intermittence des énergies renouvelables.